Comment avez-vous découvert les échecs ?
C’est ma mère qui m’a enseigné les règles du jeu lorsque j’avais à peine quatre ans, assis sur le sol d’un aéroport à Nairobi pendant une longue attente après mon premier safari africain. Ce moment atypique reste gravé dans ma mémoire comme la toute première rencontre avec ce jeu fascinant. Longtemps, j’ai joué simplement pour le plaisir, défiant mes amis de façon occasionnelle. Ce n’est que bien plus tard, en réalisant que je gagnais presque toujours, que j’ai décidé d’explorer sérieusement mon potentiel. Cela fait maintenant près de deux ans que je joue de manière compétitive, et je suis aujourd’hui fier et surpris d’avoir rejoint le top 5% mondial des joueurs d’échecs.
Quels joueurs admirez-vous le plus et pourquoi ?
J’admire particulièrement Bobby Fischer et Mikhaïl Tal, qui incarnent deux approches complémentaires, essentielles tant aux échecs qu’à l’entrepreneuriat. Bobby Fischer, avec son obsession minutieuse pour le jeu, démontre que la passion et la rigueur jusqu’à l’extrême peuvent surclasser le talent brut. Mikhaïl Tal, avec son style audacieux, risqué et spectaculaire, a toujours été prêt à faire des sacrifices pour prendre des initiatives décisives, à l’image d’un entrepreneur qui ose des stratégies innovantes et parfois déstabilisantes pour se démarquer sur un marché concurrentiel.
D’où vous est venue l’idée de Chess for Charity ?
Parallèlement à mon travail et mes projets entrepreneuriaux, je souhaitais développer une initiative philanthropique. Étant diplômé de l’École hôtelière de Lausanne, j’ai vu les nombreuses opportunités que les échecs offrent pour développer son réseau professionnel et créer des liens. J’ai donc décidé d’associer ces trois dimensions : rencontres, passion des échecs, et philanthropie au travers d’un événement caritatif innovant.
Quel a été l’accueil ?
Très enthousiaste. Nous bénéficions déjà du soutien de la Fédération Suisse des échecs et de la Fédération Vaudoise des échecs, et sommes en attente d’une réponse de l’Union Valaisanne des échecs. Nous sommes également soutenus par 14 clubs d’échecs locaux ainsi que par le Musée Suisse du Jeu. L’Agepoly et le Collège Champittet soutiennent aussi activement notre événement. Chess.com, le leader mondial des échecs en ligne, diffusera en live certaines parties de l’événement, tandis que Chessnut, spécialiste des jeux d’échecs connectés, nous appuie également. Nos soutiens proviennent de divers secteurs, notamment de l’immobilier. Nous sommes encore en pleine recherche de fonds, mais avons déjà recueilli plusieurs milliers de francs. De nombreux lots sont déjà disponibles pour la tombola, facilitant ainsi le soutien de grandes entreprises.
Comment se déroulera l’événement ?
Ce sera un événement ouvert à tous. Chess for Charity allie les échecs, la philanthropie et le réseautage, trois domaines universels. Nous attendons des participants issus de secteurs très variés. L’événement reste accessible, avec une entrée fixée entre 40 et 50 francs et des tickets de tombola à 5 et 10 francs. Le programme se divise en trois temps forts : une phase de networking conviviale autour d’un apéritif, suivie d’un tournoi amical de blitz, et enfin, une rencontre exceptionnelle avec des maîtres d’échecs internationaux, proposant simultanées et parties à l’aveugle. Une tombola clôturera cette journée.
Quelles organisations caritatives allez-vous soutenir ?
Les bénéfices seront reversés équitablement à la fondation AClem et à l’association Bateau Genève, afin de combiner une action internationale et locale. La fondation AClem, créée il y a 26 ans par mes parents, Laura et Rosario Boscacci, agit en Asie – Birmanie – et en Afrique : Ouganda, Zanzibar, Kenya. Elle soutient 200 à 300 enfants et impacte positivement plus de 2000 personnes en finançant notamment la construction d’écoles et d’orphelinats. L’association Bateau Genève aide quotidiennement 150 à 200 personnes en difficulté professionnelle ou sans domicile, leur offrant repas et accompagnement vers la réinsertion.
Propos recueillis par Odile Habel
Publication AGEFI IMMO – N°120 (Avril – Mai 2025)